Photo : Hiroyuki Ito (image tirée du site karinacanellakis.com, pas de la performance évoquée)

Karina Canellakis dirige l'Orchestre philharmonique du Luxembourg dans les deux suites Peer Gynt d'Edvard Grieg, à la Philharmonie Luxembourg.


Tentative d’épuisement de comparaisons forcément banales…

Elle s’envole — elle tourne une pâte sonore — elle décrit des arabesques — elle virevolte — elle tournoie — elle mélange les sons — elle lisse les notes — elle caresse — elle invite à la valse — elle courbe l’espace-temps — elle malaxe — elle apprivoise les cercles — elle casse les lignes droites — elle en appelle au legato — elle invoque la lettre π — elle provoque la vague — elle convoque les esprits du chant — elle invente la roue — elle démonte les préjugés — elle louvoie sans changer de cap — elle est amplitude — elle façonne à la baguette — elle rectifie la terre glaise — elle humecte le rebord des verres — elle magnifie les anches — elle paraît concentrique — elle roule au carburant naturel — elle joue de sa fluidité — elle signe d’un trait calme — elle lubrifie les rouages — elle consigne la rotondité — elle, etc.

*

… pour mieux dire enfin :

lourd le podium lourd
pour retenir les ailes
d’elle qui frémit à tous les vents
des portées bien remplies

lourd le podium lourd
pour contenir les assauts
d’une baguette haut perchée
gorgée de sinuosité

lourd le podium lourd
et amples les méandres
qui conduisent les voies
ineffables des mélodies

lourd le podium lourd
pour la retenir elle qui
dirige les montgolfières
vers la haute atmosphère