Je n’ai pas encore présenté sur ce site la série « poécinéphilie ». Réparons donc cet oubli ! Le principe en est simple : il s’agit de traduire par un poème l’impression laissée par un film. Deux contraintes sont imposées : le temps de rédaction ne doit pas dépasser trois ou quatre minutes, soit le temps d’une bande-annonce (en espérant que le poème soit bien plus représentatif du film que les bandes-annonces souvent interchangeables) ; le poème doit faire exactement 24 vers, soit le nombre d’images par minute lors d’une projection avec une vraie pellicule, pas avec les images pixelisées dont nous gratifie la projection numérique désormais inévitable. C’est donc tout simple… en apparence.
Un film de Naomi Kawase (2015), avec Kirin Kiki, Masatoshi Nagase, Kyara Uchida.
1 Tel un dorayaki — 2 croûte quasi occidentale et 3 intérieur sauvagement nippon — 4 se déploie le conte ; 5 tel un dorayaki — 6 superficiel en apparence et 7 pont vers l’effusion des sens 8 une fois franchie la 9 barrière ténue des conventions — 10 fleurit la pellicule. Les 11 cerisiers assistent, placides, 12 à la savante cuisson 13 des générations réunies 14 Haricots généreux, haricots personnages, 15 c’est le tour de main 16 qui dompte vos soubresauts 17 de divas rouges comme des 18 enfants effarouchés des 19 adolescents en mal d’amour des 20 dieux qu’écrase 21 la modernité ambiante — 22 celle qui de simples malades 23 aura fait des parias. Mais 24 pourtant perdure le goût.