Un documentaire de Gianfranco Rosi (2016). La critique « traditionnelle » est ici.
1 J’ai pris la main du pêcheur 2 pour guider son hameçon 3 vers les fonds marins où grouillent 4 les piquants des oursins ; si le vent 5 s’arrêtait seulement, je pourrais 6 écouter le bruit des vagues — 7 le souffle au cœur des cactées 8 où explosent les pétards 9 des enfants désœuvrés. Au large, 10 je vois un ballet. Les éclats de sauce 11 tomate éclaboussent mon visage lorsque 12 je cuis les poissons que m’a offerts 13 l’océan, je répare les mailles des filets 14 je ne sais pas réparer l’histoire 15 ni les hommes je ne vois 16 pas bien les peaux se mêlent 17 aux écailles aux nageoires les 18 radars oscillent au gré des tempêtes 19 je rame à contresens le sel 20 dégage mes narines embrase mes 21 branchies je me frotte les yeux 22 des chants africains me berçaient 23 je caresse au couchant les oiseaux — 24 oiseaux nous serions tous. Ici.