Au cœur de la capitale belge se trouve un écrin de verdure historique un peu méconnu. On n’enterre plus guère au cimetière du Dieweg, ou alors sur dérogation exceptionnelle ; mais on s’y promène, dans un havre de tranquillité où l’abandon des êtres humains côtoie l’ingénieuse reprise en branches, en feuilles, en fleurs, en ailes ou en pattes de la nature à peine dérangée.

Au fil des sentiers, le poids de l’histoire s’impose à quiconque a la bonne idée de pousser le portail d’entrée. Tenter l’aventure de la balade, c’est aussi se rendre compte qu’il est difficile de ne pas laisser errer son imagination — de ne pas inventer à chaque pas les destins extraordinaires de celles et ceux qui nous ont précédés et qui reposent là, oubliés probablement, mais parties intégrantes de la grande épopée bruxelloise… et tout simplement humaine. Il faut leur rendre les épitaphes absentes ou effacées. Forger celles-ci de toutes pièces au besoin. C’est ainsi que ce livre est né.

L'Oreille arrachée, maelstrÖm, décembre 2017, ISBN 978-2-87505-296-4.



 

Photo : FT

LE TEMPLE DU SOMMEIL

Oui j’ai péché
j’ai trahi, j’ai vécu
j’ai aimé et j’ai tué
j’ai rimaillé aussi
faites de même
l’entretien des cimetières
est une notion toute subjective.