Le tic-tac bienveillant du coucou
ouvre les portes de mes oreilles
au silence cotonneux du soir
je couve avec reconnaissance
les microbes qui ont trouvé refuge
dans les profondeurs de ma gorge
scruter à la lumière rasante
un bouton de fièvre mal placé
nécessite des contorsions douloureuses
lesquels donnent le la :
anticorps gonflés à bloc
ou envahisseurs rêvant de butin ?
dans la proximité immédiate
de la galaxie foncent d’autres envahisseurs
pour soutirer les trésors de la Terre
envahir piller quel but étrange
de l’infiniment petit à l’infiniment grand
de nos univers imbriqués
je ne me satisfais pourtant pas
de mon statut de vulgaire butin
je joue du sabre laser des antibiotiques
mais encore quelques millénaires
avant qu’ils franchissent les parsecs
le temps des malades est relatif.