accrocstich.es - Mot-clé - Gustavo Gimeno2024-03-24T11:06:07+01:00Florent Toniellourn:md5:81038122307d7e2161e228778e805d13DotclearPhilharmonie, 24.3.2016urn:md5:d3f672b09d8110dcd80470b350459c182016-03-26T11:36:00+01:002020-03-05T09:03:46+01:00Florent TonielloChefs en poèmesGustavo Gimeno <p><img alt="" src="https://accrocstich.es/public/2016/.gimeno_m.jpg" title="gimeno.jpg, mar. 2016" /></p>
<h5><strong>Photo : François Zuidberg / Philharmonie Luxembourg</strong></h5>
<p>Gustavo Gimeno dirige le <em>Requiem </em>de Verdi à la Philharmonie Luxembourg, avec l’Orchestre philharmonique du Luxembourg, le Wiener Singverein et les solistes Tamar Iveri, Daniela Barcellona, Saimir Pirgu et Orlin Anastassov.</p>
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Les gestes sont amples, les nuances,
exacerbées — un chœur qui remonte
des profondeurs du silence puis
bondit dans le <em>Dies irae</em> encore
& encore & encore, faisant
parfois sursauter les distraits ;
des solistes, il pince les cordes
vocales — comme d’une harpe
Il mouline, arrache & forge
le métal doré des trompettes
qui jaillissent hors scène, dans
les tours d’ivoire de l’au-delà
Seul qui demeure debout
pendant quatre-vingts longues
minutes (pour les muscles,
car aux oreilles elles ne semblent
que quelques secondes volées
à l’actualité brûlante), il personnifie
la colère, le recueillement & le deuil
Les lumières de la salle
restent allumées — les reflets
des montres des violons
mènent un bal étrange ; il garde
sa stature, décollant à peine de
l’estrade. Remplaçante pourtant,
la basse éclipse le ténor trop lyrique
mezzo et soprano à l’unisson
vibratos de synchronie travaillée
& puis lui aussi chante, avec
les fantômes d’une partition annotée
par son mentor — <em>Libera me</em> scandé
puis murmuré par le chœur, pianissimo
de deux triolets de noires ;
suspens d’un bras qui reste levé
le temps de dire : <em>umanità
musica & pace</em>. Alors seulement
bris du silence.</pre>