Pourquoi continuer à écrire de la poésie, quand tant d’autres le font si bien et que si peu la lisent ? Au fond, quelle est la légitimité d’un poète dans le monde actuel ? C’est à ces interrogations que tente de répondre ce livre. On y trouvera en ouverture une élégie urbaine au style apaisé et métaphorique, mais bien vite aussi la brutalité de la chevalerie qui veut convertir les mécréants à la beauté des strophes. On y lira les velléités de résignation et de retour à l’humus, mais aussi la violence intérieure d’une révolte qui frôle les limites de la violence physique. Parce qu’on ne renonce pas facilement à la poésie. Finalement, ce livre est peut-être bien le renouvellement d’un credo.

Lorsque je serai chevalier, Jacques Flament Éditions, 120 p., 12 €, ISBN 978-2-36336-331-2.


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À la Fnac de Metz, le rayon consacré à la poésie commande à l’amateur de se mettre à genoux pour parcourir les quelques livres proposés. Pas beaucoup d’auteurs contemporains : il faut croire que la valeur commerciale d’un poète ne s’acquiert qu’avec les obsèques ou le bienheureux hasard des émissions télévisées. Afin de guider le lecteur dépendant qui parviendrait à se tenir à quatre pattes le temps de choisir sa drogue, quelques panonceaux comme des balises, pour éviter que les grands noms soient noyés par des amateurs iconoclastes. Le premier, c’est « Appolinaire ». Mais oui : qu’ont-ils donc, ces poètes qui s’appesantissent sur un art éculé et qui ne se soumettent pas à la légèreté souveraine du divin marché ?

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